Et voilà, ce n'est pas sans joie que je refoule de nouveau une terre de forêt, une terre du Nord, une terre européenne si accessible, mais pourtant éloignée culturellement.
La Norvège.
Après la Finlande, je m'attends à très peu de dépaysement.
Après l'Espagne, en revanche, je m'attends au choc thermique et un deuil de légumes/fruit ( c'est pourquoi j'ai fait une overdose de coco, figues, pêches, melon et bananes avant de venir à Oslo).
Avec tous les tracas inhabituels liés au terrorisme, je prends les devants. Au cas il y aurait des contrôles à gogo et tout le tintouin à l'aéroport. En plus, avec mon sac qui fait 3 fois mon épaisseur, je passe pas inaperçue. Il est rempli de pantalons et de manches longues et je me sens parée pour affronter le choc météorologique. A ceci près que je suis, moi-même, vêtue d'un manche-longue, d'un jean et de mes chaussures de rando (seule chaussures qui peuvent supporter la pluie, le froid et mes vagabondages de mon armoire). Et je sue comme un porc pour arriver jusqu'aux navettes climatisées ( pour une fois que je l'apprécie, cet air artificiel !).
Dans mon sac, il y a charcuterie, melon, confiture, etc en guise de présents pour les personnes qui m'hébergent, et la personne qui m'aidera durant mon court séjour. Tout cet espace sera facilement rempli par la bouffe que je ramènerais de Norvège. Eh ouais.
Je me retrouve donc à l'aéroport comme une brigandière à prier que le matos passe. Et il passe =). Avec la pochette de mes sous-vêtements grande ouverte...
Euh...M'sieur ? Pouvez-vous récupérer mon sac afin que mes soutifs ne s'échappent pas dans la soute, plze ?
Autant vous le dire, le trajet low-cost avec Norwegian Air fut de l'un des plus agréables de mes trajets à bas prix.
Les hôtesses et Stewarts sont agréables, l'avion est propre et les sièges sont un peu plus adaptés aux personnes de toutes tailles, pas de retard, un commandant plaisant et surtout: un incroyable silence. Quelques murmures et conversations, mais pas de braillages de mioches, pas de rires tonitruants. C'est délicieusement confortable.
Oslo est atteinte en moins de 3 heures sous des nuages gris et bas de flottes. Il fait officiellement 12 ºC soit 18ºC de moins que Barcelone et je me félicite d'avoir mon manteau d'hiver dans mon sac de cabine.
Première sensation ?
L'odorat. Je retrouve l'odeur familière de bois humide, mousse et humus qui avaient mes narines quand j'étais en Finlande.
Ca c'est de l'accueil en dépit du froid.
Et puis voilà, je me les pèle facilement en attendant le NSB, le train équivalent au RER qui passe par l'aéroport et vous emmène directement sur Oslo S (la gare centrale). Il y a aussi le flytoget, le train express ( y en a toutes les 10 minutes) qui connecte l'aéroport en autant de temps que l'autre train. Mais le billet a un prix 2 fois plus élevé (93 NOK versus 190 NOK). Je déconseille de prendre le bus qui est plus lent et plus cher aussi. En plus, le train, c'est simple, tout est bien indiqué et les réceptionnistes parlent un Anglais décent...Comme tout Norvégiens de plus de 10 ans.
Première stupeur du pays ?
Il y a des machines à café et des distributeurs de snacks dans le Wagon. J'ai le ventre qui gargouille et ces fichus casse-croûte me font sacrément de l'oeil. Heureusement que la contrôleur passe. Elle me distrait de cette tentation.
Arrivée à Oslo S, je cherche le métro indiqué par la lettre T et m'enfonce dans les couloirs comme une pro, repère ma station sans problème et monte dans la bonne ligne de métro (il y a une séparation claire des métros allant à l'Ouest et ceux allant à l'Est).
Tout va bien avant que je ne me rende compte que je vais dans la mauvaise direction.
Fin bon, c'est relatif. La ligne 5 fait une sorte de boucle: ses fins sont à l'Ouest (Sognsvann) et à l'Est (Vistli) mais avant d'atteindre l'un des deux bouts, elle passe par Ringen pour repasser de nouveau dans le centre ville.
Par grande chance, je me rends compte avant que la boucle ne délaisse les stations communes et je poireaute sur le quai en l'attende du prochain T5 pour Vistli. Il est 20:30 du soir, il fait froid, ça sent la grotte, y a personne sur les quais sauf celui qui les nettoie au Karcher.
Youpiii !
Heureusement, arrivée à Hasle, la personne chez qui je réside m'attend tout sourire et nous filons chez elle sous la brume qui me rappelle le crachin breton.
