Avant de commencer quoique ce soit, un point culture sur les voitures.
Vraisemblablement, les kazakhs conduisent comme des chauffards et abusent un peu trop du klaxon pour la moindre broutille. C'est leur manière de circuler, pas de grande offense. Heureusement qu'Amandine conseille sur bien nombre de points qu'un Européen doit tenir compte s'il veut rouler sans trop stresser:
- Les feux de circulations sont obligatoires avant et arrière de jour comme de nuit, en ville comme dans la cambrousse. TOUT LE TEMPS.
- Les ronds points sont particuliers: celui qui s'engage à la priorité. Ce qui fait que les voitures peuvent s'arrêter dans le rond point pour laisser passer les autres (et ça crée pas mal de pagaille)
- Il vaut mieux doubler prudemment (avec le clignotant, qui est en option pour les automobilistes), mais les routes Kazakhs sont assez larges pour doubler par la droite
- Les routes sont dans des états différents, mais la plupart de celles qui paraissent normales abritent un tape-culs sans nom. Pour diminuer le rodéo, les automobilistes n'hésitent pas à rouler sur la voie contraire, ou au milieu, là où ça remue moins.
- Les automobilistes s'arrêtent là où ils en ont envie, que cela soit en plein milieu d'une route de montagne, avant ou après un virage, au milieu de nulle part, "légèrement" sur le bas côté.
Voilààààà, tout cela me dirige vers les conseils de location de voiture:
- n'hésiter pas à louer un Tout terrain qui possèdent les 4 roues motrices et la boîte de transfert, pour les vitesses courtes.
- Bien vérifier que tous les défauts (phares, klaxonne, clim, ceinture, état des fauteuils, peinture externe, etc) sont anotés sur la feuille avant location (les kazakhs aiment vous faire casquer)
- la clim est salvatrice
- les suspensions hydrauliques aussi.
Bref. Louer une voiture, c'est bien. Moins contraignant en terme de temps, plus confortable, et au moins, on a pas de problème de langues.
Avec notre voiture tout terrain, on se sent à l'abri et on quitte sans accroc, Almaty (sans oublier ma valise qui a finalement été transférée à l'aéroport).
Très vite en sortant d'Almaty, on se confronte à trois choses:
- on est directement bordé par les champs.
- On voit la chaine de Montagnes dans toutes leurs splendeurs. Et ça rend le voyage beaucoup plus excitant.
- les routes sont tape-cul au point de faire des bonds à l'arrière qui me soulèvent de mon fauteuil malgré la ceinture. On dirait pas comme ça, mais les routes ont des creux invisibles à l'oeil.
Au début, les villes/villages s'agglutinent entre deux pans de champs. C'est une plongée directe dans la vie du pays.
Les maisons ne sont pas le plus tip-top du monde, les vitrines sont à moitié cachées par la poussière, les gens font du taxis sauvages à qui mieux mieux, énormément de stands sont sur le bord des routes dans les villes, plus ou moins remplis de fruit et légumes (et wallouh ! à l'heure de pointe le vendredi soir, y a pas un espace de libre). Entre les villes, ce sont les gosses/ados qui ont chapardés du Maïs dans les champs voisins, ou des femmes dans le fâne de l'age installées derrière leur miel parfois posé sur le sol qui vendent à la sauvette.
Si à Barcelone, ça à le don de me gonfler (parce que ça bouffe le trottoir, parce qu'ils vendent des bricoles de merde), ici, je trouve ça authentique.
Je suis encore surprise (vraiment dépaysée, c'est le cas de le dire), par les kilomètres de routes où on ne rencontre rien. Juste une ligne droite sans arbres, entre des terres arides où miroitent des milliers de débris de verres au bord de la chaussée. Les Kazakhs jètent sans conscience leur bouteille de vodka par la fenêtre du véhicule, si, si.
Parfois il y a des aires de repos, ironiquement annoncé par un panneau avec la table de pic-nic et le sapin (sérieusement ? Un sapin en plein milieu du désert ?), qui sont vides, avec pour seules infrastructures, les toilettes sèches et des ponts élévateurs pour faire de la mécanique sur la voiture.
Bien évidement avec un réseau faible, voire nul, et des panneaux situés au dernier moment, nous loupons la bifurcation pour atteindre les canyons de Charyn. Nous allons en direction de Nurly, au lieu de Kokpek.
Qu'à cela ne tienne, on trouvera bien moyen de rattraper le coup, et puis au moins on voit du paysage.
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Laisser tomber pour le rattraper le coup. La seule opportunité que nous avions se présentait à des dizaines de kilomètres de notre bifurcation. A ce point-là, autant continuer tout droit.
C'était un imprévu, mais pas des plus mauvais. Nous traversions des terres et des terres arides, jusqu'à sortir de l'autoroute sur un chemin ... en gravier ! Donc, même pas bitumé. Et en parlant de "sortie" autant dire que ce n'est pas une sortie en grande classe comme nos autoroutes.
Bref. Nous sommes seuls sur une route perdu au milieu du désert. C'était une traversée assez intéressante. Et Drôle.
Actuellement cette route à peine indiquée par google maps, suit une ligne droite jusqu'à Charyn-city. On commence petit à petit à approcher du paysage de canyon, même si en réalité, nous sommes encore à une centaine de kilomètre de là ou on doit se rendre.
On roule même sur une route qui parrait en équilibre entre deux fossés. Une route si instable qu'il existe même une petite déviation, car la principale route s'est effondrée (vraiment digne d'un film de catastrophe naturelle).
Après les prémices de canyon, nous avons les bénéfices de ce dernier: son cours d'eau. Cela devient vert, un peu plus humide. Nous ne tardons pas à voir la rivière qui coule tranquilement entre les berges assêchées.
Ca, c'est pour la partie aventure, une fois cette route-chemin laissée pour le bitume, on traverse encore le même genre de paysage sec, vallonné, excepté quand on croise le Charyn une nouvelle fois, puis un gros panneau (ou pas) indique le chemin au canyon de Charyn.
Et attention, lecteur-potentiel-trotteur-au-Kazakhstan, la route devient chemin de terre, celui qui fait 10 m de nuage de poussière derrière toi. Un chemin que l'on suit pendant 20 minutes et qui parait interminable. Absurdité du parcours: un arrêt (de bus ?) qui se tient debout, au milieu de rien, et à mi-chemin de l'entrée du canyon (qui ferait ça à pied sérieusement et plus encore : qui attendrait un bus sous ce vétuste abri (voir photo)) .
La baraque qui fait office de poste de passage au canyon de Charyn se repère de loin. Chaque entrée dans un parc est payante et diffère selon votre moyen de transport.
Je ne me souviens plus du prix, mais ça ne devait pas être plus de 3 € par tête dont une partie est due au fait que nous entrions avec une voiture. Second élément absurde: cette barrauqe est au milieu de nul part, et aucune barrière ne vient limiter le parc. Donc si vous entrez à pied à 4 km sur le parc et que vous passez inaperçu, walouh la taxe !
Et sur ce, je vous invite à la suite de cette visite dans les canyons, dans le prochain article.