Aujourd'hui après avoir annulé 2 plans et finalement ne pas faire la rando prévue, j'ai fait la Grouse Grind.
Seule.
C'est une rando qui ne fait que 2.9 km mais pour ses 853 m de dénivelé et ses quelques 2000 marches, ça fait une sacré pente ! J'ai accompli l'ascension de la Grouse Mountain en 1 h 20. Pas mal.
En soit, c'est plus un exercice physique qu'une rando.
Ce chemin, très, très, très fréquenté est bien différent des sentiers empruntés auparavant. Pour te perdre, il faut vraiment une purée de pois en guise de brouillard ou alors être aveugle et sourd. Parce que le chemin (qui ne consiste qu'en des marches en pierres ou en bois et terres) se fait fouler par : des vieux (y en a un qui est mort d'ailleurs, il y a quelques semaines), des jeunes (jusqu'à ceux dans le porte bébé), des runners (qui te gueule 'mind your left' parce qu'ils veulent pas perdre leur rythme et qu'ils veulent nous en mettre plein les yeux) et beaucoup de touristes qui n'ont que des baskets, voire des ballerines pour affronter la montée....Rah quelle violation des principes de randos !
Bon. Toute façon, s'ils leur arrivent quoique ce soit il y a, au moins, 4 glissières et malles de secours scellées qui sont placées le long du chemin. Les secours n'ont qu'à courir sur le sentier, faire péter le cadenas, et voilà ! La rando difficile la plus safe du monde!
Bref, j'ai grimpé ce chemin et j'en suis fière !
Quelques pauses, bien sûr ! Mais le dernier quart de la rando, je me suis sentie pousser des ailes...et ai avalé les dernières marches comme on peut torcher le bac (maintenant que je l'ai passé, tout du moins). Au final, les escaliers sont beaucoup plus simple que ceux de Stawanus Chief. Il faut dire qu'ils sont plutôt réguliers en taille et moins tord-chevilles.
Je ne vous mets que quelques photos qui sont issues d'internet (mon appareil est en réparation). Comme je l'ai dit, c'est plus un exercice, il y a rien d'exceptionnel sinon le sentier.
Comme 3 km et avoir trempé mon Tshirt ne suffisaient pas (parce que oui, j'ai sué ! (il y avait même pleins de gouttes sur le chemin, dont les miennes)), j'ai décidé de continuer pour Dam Mountain...
Dam Mountain, 5 km, et 300 m d'élévation...assez raide même.
Toujours seule, bien sûr. Bizarrement, je me pomme pour trouver le chemin et je dois ma début de rando à un groupe dont je me suis intégrée pour les premiers mètres. Mais bon. Comme mentalement, j'étais préparée à affronter la montagne (aheum, le plus dur étant déjà passée) seule, je les ai lâchés pour prendre un peu plus mon temps (et bouffer que diable ! 3 km, 853 m d'élévation, ça creuse !).
Bien 'wise' je fus de faire cette petite rando supplémentaire (plutôt que celle de 8 km qui est le prolongement de Dam Mountain). Après la Grouse Grind, grimper encore est difficile. Le chemin bien que mignon et perdu le long de tuyaux pour je ne sais quoi, force l'usage de tes petites mains de temps en temps pour avoir un meilleur appui. C'est fun, c'est silencieux et tu entends le gazouilli d'oiseaux sans qu'un autre bruit viennent te faire chier (sinon celui des mouches).
Le pic de Dam Mountain n'est rien d'autre qu'une coiffe de pierre en forme de pyramide. La vue n'y est pas superbe mais il y a facilement l'opportunité de voir quelques panorama entre deux arbres.
Je dois avouer que le plus fascinant était celui de Vancouver. Je ne cache jamais comment, depuis l'avion la nuit, voir les lumières de la ville était magnifique. Cette fois-ci, ce ne sont pas les lumières mais le réflechissement du soleil dans les parebrises des voitures qui font de Vancouver une ville étincelante.
Je ne reste pas longtemps sur le sommet, un autre randonneur profite du calme bien avant mon arrivée. Et si je reste, je risque d'avoir des problèmes pour repartir. Donc je continue. Et là encore, tu te demandes pourquoi la rando est répertoriée 'facile' : la descente requiert tes deux mains, tes fesses et tes pieds.
Le chemin du retour est beaucoup plus simple bien qu'il faut encore surveiller où mettre ses pieds (c'est glissant avec la pluie de la veille). Une légère vue sur un lac me donne envie d'y accéder, non seulement pour sa beauté mais pour y tremper les pieds et me débarasser de la sueur qui me colle à la peau. Cependant je suis seule, et aussi fréquentée que soit le chemin (1 à 3 personnes tous les quart d'heure), j'ai un plan que je dois suivre s'il m'arrive quelques choses (je tombe, je me tords la cheville...). Faute d'avoir un portable qui marche 24/24h et d'une modernité à rendre jaloux le Iphone 6, j'ai demandé à deux de mes collègues de s'inquiéter si je ne donnais pas de signes de vie avant 19h. C'est peut être beaucoup de précautions pour cette rando, mais que voulez-vous, la montagne ne pardonne aucune erreur, et ça, même si rien ne m'est arrivé (je touche du bois) je l'ai bien compris.
Je m'arrête un petit moment sous une place ensoleillée, un peu isolée du chemin. Il n'y a pas un bruit. Pas un seul (sauf celui des mouches, encore une fois). Même la simple brise fait remuer les sapin de Douglas sans un son. C'est effrayant et magnifique à la fois. Si fascinant que j'en oublie le temps. Ce sont des voix qui me rappellent à la rando: un groupe passe derrière moi.
Bref. je continue jusqu'à la fin de la rando rencontre un Boletus royal grâce à un mec qui s'y connait (maintenant, moi aussi je vais pouvoir ramener des champignons après la rando). Et retrouve la Station de Grouse Mountain sous un soleil radieux.
Arriver à la station est un soulagement profond. Le repos est juste là, sur toutes ces prairies vertes. Le repos physique tout du moins.
Si beaucoup de gens grimpent Grouse Grind, ils ne vont pas plus loin...Ils s'arrêtent à la station pour voir les différents shows offerts et dont la pièce de théâtre est beuglée au microphone. Bien sûr, il s'agit d'histoires canadiennes : une comédie avec des bucherons, une comédie avec un cow-boy perché sur un pylône. Il y a aussi la zipline (une sorte d'accro branche avec que des tyroliennes), les télésièges pour les lazy des fesses, les glaces qui coutent les yeux de la tête et l'enclos aux ours. Ah ça ! Ca, ça vaut le coup...Surtout quand Mr L'Ours prend tranquillement son bain en mangeant de la pastèque. Fin bon. Tranquillement, c'est un grand mot. Tout le monde le mitraille de photos. Faut dire que c'est mignon quand même...Et si tu as envie de le rejoindre et lui faire un gros câlin, la taille de ses griffes et la couleur de l'eau t'en restreint !
Autre chose sympa en haut de la grouse Mountain, c'est le nombre d'hirondelles rustiques (Barn swallow) qui volètent à tout va. C'est toujours aussi gracieux à regarder. Cependant, quand il y a le show des rapaces, je me demande si elles sont aussi actives !
Dernière attraction de la journée : le Gondola. L'espèce de ... cabine qui te transporte en 10 minutes ce que tu as grimpé en 1h20. Le prendre est une obligation : redescendre la Grouse Grind est interdit : il y a trop de monde sur les escaliers et puis comme tu es déjà sur les rotules...c'est dangereux.
Il n'empêche que ça vaut le coup. La vue est dégagée et nous avons un magnifique panorama sur Vancouver.