Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog d'expat (Blog en construction sur les anciens articles)

Séville : Olé !

Publié le 23 Mars 2018 par Bobbie in Barcelone, Decouverte, Culture, Bouffe, Spécialité, HangingOut

Deuxième jour, levée avec la tête dans le pâté. On a bien dormi à l'hotel El Viajero. Pas un bruit ! Et le manque de sommeil de la veille nous revient en pleine face avec les yeux bouffis.

Bref.

Après un simple petit déjeuner, c'est, direction tranquille, la Place d'Espagne...qui est sans doute le second lieu à voir à Séville. Nous décidons de longer le canal Alfonso XIII où l'on aperçoit quelques bâtiments touristiques sur le chemin, comme les Arènes de tauromachie et la Torre del Oro. (Pas trop folichon, attention)

Notre hôte nous a conseillé d'entrer dans le hall de l'hôtel Alfonso XIII ****. Ma foi, rassemblant son culot (travaillé depuis la tendre enfance), j' y entre sans grande élégance (mais sapper comme jamais).  Et oui, Oser, ça vaut le coup (En fait, ça vaut toujours le coup, du moment que personne n'ait dérangé (sauf pour les richou dont leurs iris auraient été pourris par la vision de deux clampines, mais y a une limite quand même)).

Excursion faite, nous sommes maintenant à la place d'Espagne. Son nom le vaut bien: c'est une gigantesque place en demi-cercle et dont les bancs ont tous une représentation en faïence d'une ville d'Espagne, dans l'ordre alphabétique et avec une illustration (en général, belliqueuse ou religieuse (sigh)).

Les ponts, quelques façades et les colonnes rassemblent des mosaïques et des géométries au style oriental, mais dans une version un peu plus moderne. 

Ce que j'ai le plus particulièrement apprécié, c'est les mosaïques au reflet irisé. C'est captivant. D'ailleurs, ça a bien été la découverte du week-end: je suis super intéressée par les murs en mosaïques. (C'est pas du fétichisme non). Le nombre de fois oú je me suis retrouvée à tatonner du mur, car les reliefs, les dessins, et aussi les défauts de coloration ou de séchage de peinture sont juste fascinants. 

Bref, un mur qui a des reflets arc-en-ciel, je trouve ça jolie.

Séville :  Olé !Séville :  Olé !
Séville :  Olé !
Séville :  Olé !Séville :  Olé !

A côté de la place Il y a le parc de Maria Luisa. Mois extravagant que les jardins de l'Alcazar, il a un charme particulier (surtout quand il est au trois quart vide). Fontaines, kiosque en haut d'une colline, et allées couvertes de bougainvilliers et d'orangers. De quoi se détendre un petit peu, faire des photos, et attendre l'heure du repas.

La panse pleine, nous profitons d'être proches de la cathédrâle pour la visiter. Bon. La cathédrale restant une cathédrale, je vous passe la description. Beaucoup de dorures, beaucoup d'argenteries, beaucoup de grandeur empoussiérée. Deux orgues pour se faire un battle démentiel (mauvais jeu de mots, je sais) et le tombeau de Christophe Colomb...eh oui. C'est un peu la fierté nationale, ce mec...et il repose à Séville.

Outre la cathédrale, il y a la Giralda.

C'est la tour que personne ne peut manquer dans le centre de Séville. Ancien minaret (du moins les 2 premiers tiers) de la mosquée du XIIe siècle, qui part la domination catholique a été ensuite remplacée par la cathédrale ci-présente, la tour est visitable. Elle fait 34 paliers en pentes douces, a quelques ouvertures internes sur des expositions d'outil au clocher (horloges, cloches, etc), et de nombreuses ouvertures sur les 4 façades donnant sur les toits (et les piscines) de Séville. Le sommet vaut le petit effort physique. Sous les cloches, on peut savourer la vue à 360º d'une vieille Séville, des jardins de l'Alcazar, de la Séville nouvelle et des dessus de la cathédrale.

 

Séville :  Olé !Séville :  Olé !
Séville :  Olé !Séville :  Olé !

Le reste de l'après-midi est réservé à la découverte du quartier de la Triana, située de l'autre côté du Canal.

On dit que c'est le berceau du Flamenco et par ailleurs, cela se voit avec les écoles et les boutiques vestimentaires dédiées au style musical.  Il y a aussi un fort commerce touristique autour des azulejos, des carreaux en faïence, bleus avec des motifs plus ou moins géométriques et arabes. 

Malgré la pluie, le quartier reste coloré !

Les ruelles à explorer restent nombreuses, mais les berges sont aussi très agréables à suivre. J'ai pas énormément de recommandations ou de chose à dire. Mais ce quartier, il faut le traverser. C'est super plaisant.

Et puis c'est aussi ici que je découvre l'Agua de Sevilla (Eau de séville). Son nom bien qu'innocent, cache un cocktail qui frappe. 

C'est grosso mierdo: 1/2 L de jus d'ananas, 1/2 L  de cava et 5 cl de Whisky et de cointreau, surmonté de crème fouettée et saupoudré de cannelle.

Ca se boit comme du petit lait, et ça monte à la tête comme les bulles de champagne.

Séville :  Olé !
Séville :  Olé !Séville :  Olé !

Pour finir la journée, nous sommes allées prendre un verre à La Carbonaría. Taverne à moitié cachée dans les ruelles du centre-ville, que, sans les recommandations de notre hôte ou de mes fouilles internets, nous n'aurions pas trouvé. Il est facile de payer un spectacle de Flamenco à Séville. Mais il est beaucoup plus authentique de se rendre dans un bar qui en a fait son attraction pour les touristes curieux et les artistes en recherche d'un public.

Le Flamenco, ce n'est pas que le cliché du Olé à chaque déhanchée de la danseuse.

Le Flamenco, ce n'est pas qu'une danse.

Le Flamenco, c'est un tout. Un paquet de noeud indénouable.

Je m'en suis rendue compte alors que contorsionné dans la taverne, je me suis faite happée par le spectacle.

Le show a commencé par un chant, accompagné de la guitare, et d'applaudissements maitrisés (las palmas) du chanteur et de la danseuse attentive au chant. Parce que le chant, c'est une histoire. Une anecdote. Le plus souvent, un coeur brisé. Un amour perdu. Un enfant parti. Une tragédie qui vaut toutes les larmes du corps, qui ressort par les tremolos du chanteur et ses cris de douleur rallongés (ça par contre, c'est pas un cliché...et j'avoue que c'est limite drôle). Pour changer un peu, ils tapent du pied (sautent en haut et comme des grenouilles dans un ruisseau), ou claquent des doigts. Il en ressort le bruit très particulier des castagnettes, sans les castagnettes.

Vient la deuxième partie, où la danseuse fait une entrée solennelle sur la tablao, sa piste de danse d'un peu plus d'1m2 qui permet à ses coups de talons de résonner comme les claquettes irlandaises. Arborant un visage fermé, il ne changera que très peu de registre, restant dans l'intensité profonde d'un regard, ou la mine sévère, dans une mimique de prostration. Parfois un menton relevé de défi, mais rarement un sourire (le Flamenco est pour se plaindre, rappelez-vous). Cet air, si concentré, c'est pour s'adapter en direct à la chanson (je suppose), se concentrer sur le rythme, sur l'improvisation. La danseuse est donc un instrument de musique: avec ses pas, elle joue des percussions. La fameuse robe à pois et ses volants, c'est un plus, une beautification, un outil pour rendre joli. Le cliché de la danseuse tenant élégamment un pan de son vêtement, c'est pour se libéré les gambettes ! De faire son jeu de jambe sans être gener par la robe. Quand ses mains ne sont pas à récupérer les bords, elle s'en sert pour ajouter un peu plus de percussions: claquement de doigt, frappe sur les cuisses, etc...

Avec l'extraodinaire chance que nous avions, nous étions derrière les musiciens, et j'ai découverts aussi qu'ils communiquaient en live avec elle. C'est donc beaucoup d'improvisation dans leur performance.

Voici donc ma première expérience du Flamenco, dont je garde une profonde admiration. Il y a beaucoup de chose dont je n'ai pas parlé comme la tenue, les bijoux, les différents types de Flamenco ou bien le vocabulaire. Mais n'étant pas une pro dans ce domaine, je préfère laisser aux curieux le soin de faire leurs propres recherches. 

Commenter cet article