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Blog d'expat (Blog en construction sur les anciens articles)

Kazakhstan : presque isolé.

Publié le 7 Août 2018 par Bobbie in Ailleurs, Activité, Bouffe, Spécialité

Kazakhstan : presque isolé.
Kazakhstan : presque isolé.Kazakhstan : presque isolé.Kazakhstan : presque isolé.

Au contraire de ce que je pensais du canyon depuis la description des blogs lus avant le voyage, le canyonou la partie visitable- n'est pas si grand que ça. 

Je pensais au Colorado, et une marche infinie le long des flancs qui ne nous laisserait pas le temps d'explorer le canyon en 1 journée. 

Je pensais à un dédale de chemin menant à des types de canyon différents.

Mais non. Il s'agit d'UN unique canyon, qui s'étale sur une longueur d'à peu près 3-4 km (oui c'est beaucoup mais non), et donc le long du chemin qui va jusqu'à l'Ecopark, la fin du canyon. Alors que je pensais que ce serait le point de départ pour plusieurs points de vue.

D'une certaine manière, oui, il y a plusieurs points de vue. Oui, il y a plusieurs aspects dans ce même canyon, mais je ne m'attendais pas à ceci. Même si ça reste tout assez plaisant !

Mais oui, il se peut qu'il y ait plus. Car il y a possibilité de quitter les sentiers, à vos risques et périls.

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Une fois le poste d'entrée franchi, nous roulons jusqu'aux premiers points de vue, qui nous offre un panorama époustouflant du canyon. Creusé en plein milieu de rien, aride, il se découpe dans la roche, ou les couches sédimentaires dont certaines sont plus érodées que d'autres. Un premier tour sur la crête nous permet d'emblée de nous détendre du voyage.

Encore heureux ! Car malgré nous, une aventurette riche en adrénaline nous attend. 

On peut descendre dans le canyon avec les 4*4. Il n' y a qu'une seule route, et au panneau du poste d'entrée, ils disent 12 % de pente.

Aheum...

12 %. On pense à 12 º. Mais soit, ils ont un problème avec les estimations, soit, il s'agit d'une pente qui a 12 % de la pente dangereuse.

J'obterai pour la deuxième solution, même si au vu du plan et de la réalité, les kazakhs n'ont pas un compas dans l'oeil. 

Bref, on arrive devant ce Ô-dit passage. Il y a déjà des voitures garées sur le côté. On remarque que des "navettes" s'apprètent à passer et on entend des gens s'exclamer.

Ca suscite un peu la curiosité n'est-ce pas ? Et donc ? Qu'y a-t-il pour soulever tant de chaos ?

Rien que cette pente, dont le début de descente donne le vertige (un peu comme le départ de grand slalom au ski). Tordue, irrégulière, et surtout pentue, il y a de quoi avoir un peu les choquottes. Mais en 4*4, j'avoue que je m'en ballec ! Ca fait des sensations, mais quoi ? C'est un 4*4 tudiou ! Ca passe partout !

(NB: plus tard, j'ai vu qu'il y avait des techniques pour plusieurs types d'obstacle, gué, charnière en 4*4, et que conduire dans des terrains ainsi, c'est pas inné).

Bref André est motivé, t'façon le pire c'est la descente, et on a un 4*4. On s'engage avec un peu d'adrénaline dans le sang, et devinez quoi ? Tout s'est bien passé.

De cette épisode et un autre plus tard où on passe sous une roche (voir photo), j'apprendrais que la perspective depuis la voiture et de dehors est tout à fait différente...et que des endroits où on croit ne pas passer, bah ça passe large !

Kazakhstan : presque isolé.Kazakhstan : presque isolé.
Kazakhstan : presque isolé.

L'Ecopark est au bout du chemin, beaucoup plus agréable depuis que nous avons passé le pire. L'Ecopark, c'est un site qui abrite des bungalows, des yourtes et des emplacements pour les tentes, avec des abris pour les pic-nics, un petit restaurant (qui sert aussi de réception) et des toilettes sèches, qui, ma foi, n'ont pas les mêmes règles qu'en Finlande, si je me fie à l'odeur.

La rivière passe le long du site, et il y a un endroit pour faire trempette. Je dis bien trempette, parce que le cours d'eau est agité, qu'il n'y a que cette minuscule plage, et que y a pas de poste de secours dans le coin. L'eau est fraîche, mais avec la demi-journée dans la voiture et le bide encore chamboulé, ça fait vraiment du bien.

Pour notre aventure kazakh, nous avons pris une Yourte. Oui, parce que eux aussi ont/avaient un style de vie nomade. Hormis le nom, la forme et la fonction, la yourte Kazakh est sensiblement différente de la yourte Mongole.

Déjà par l'aspect extérieur: la yourte est blanche, avec des motifs géométriques et abstraits décorant la toile, le plus souvent rouges et représentant les cornes de bélier, des arbres ou des fleurs. L'unique entrée, est une porte en bois, basse (je dois me courber pour entrer) qui peut être richement gravée ou simple.

L'intérieur est, dans notre location, plus simple mais paré de nombreux tapis et tapisseries (qui globalement sont appelés Tekemet) avec les mêmes types de motif que l'extérieur . Ces motifs entrent dans l'art du Shyrdak: un motif est découpé dans la feutre, ou laine, d'une couleur unique. Le motif extrait, il reste le négatif du motif (anti-motif). Avec ces deux morceaux de différentes couleurs, il se cout ensuite le Motif rouge avec l'anti-motif blanc et le motif blanc avec l'anti-motif rougepar exemple. Rien n'est perdu tout est utilisé. Apparement la qualité de cette art se juge par ne pas voir les coutures des deux côtés du patchwork réalisé. Parenthèse refermée, on a eu aussi des figures religieuses et des coffres en bois qui forment la décoration utile de l'intérieur. Le Baskur est un ruban tressé qui délimite les murs du dôme. 

Pour rendre le dôme plus sympathique et coloré, des tassels pendent et des sash accrochés au tunduk (l'oeil du plafond) descendent jusqu'au Baskur. Mes excuses, car je suis sûre que "tassels" et "sash" ne sont pas les mots apropriés pour désigner ces éléments, mais mes recherches ne m'ont pas conduite plus loin pour le moment. Pour la faire plus courte, il y a ce sympathique site qui en parle: La yourte du Kazakhstan.

Dans un coin, nos matelas sont pliés comme les futons japonais. Il se déroule sur le sol et se recouvre avec la couverture.

Bref, notre soirée débute au pied du canyon, isolé, sans bruit (sinon celui de la rivière), sans lumière. Et ça vaut tous les kilomètres de tape-cul. Pour clore officilement cette journée, on dîne au restaurant de l'Ecopark qui disposent d'un simple menu avec des plats kazaks. Pour l'info, il faut réserver votre repas. Le restaurant ne vous proposera que ce qu'il leur reste sinon.

Avec mon estomac encore en vrac, et fatiguée de manger de la viande, j'opte pour le Zakouski: crudités (tomates et concombre, vraiment bon choix quand on vient de passer une tourista (Ironie)) quand Amandine et son père partagent des shashluk, les brochettes de boeufs ou de montons. Je découvre aussi le Chak-Chak, une douceur apprécié des Kazakhs. C'est une pâte à pâte qui est frite au lieu d'être bout, puis généreusement arrosée de miel. 

Chak Chak

 

Le réveil du lendemain est une fine pluie qui tapote sur la toile de la Yourte. Divin son, et fraicheur assurée après quelques heures à crever de chaud dans mon sac à viande.

Cependant il suscite une vive inquiétude: a-t-il plu de sorte que le chemin par lequel nous sommes passés est devenu boueux ? Glissant ? Embourbant ?Quelle va être la météo ? Va-t-il continuer à pleuvoir ? Ce sont des questions qui taraudent, et qui nous valent le désir de quitter le canyon plus rapidement que prévu. 

Comme je l'ai dit plus tôt une fois arrivé à l'EcoPark, nous sommes dans un cul de sac. Suivre la rive du Charyn est possible au détriment de notre sécurité. Il y a bien d'autres choses à voir que de tenter le Diable.

Nous prenons un simple déjeuner au restaurant, où je m'offre à essayer le Kumiz, le lait de jument fermenté qui est une boisson traditionnelle de la Centre-Asie. 

Alors que dire ? Ca décape ? C'est assez acide...et à un gout prononcé mème si ça reste moins fort que le munster. J'avoue m'être rappelé de l'odeur des étables en arrière gout... (ce qui n'est pas forcément l'odeur de bouse, soi-disant passant). Moi qui sui fan de lait ribot (aka kéfir), j'avoue que ce n'est pas une boisson dont je boirais 25 cl d'un coup, mais j'apprécie.

Bref, on recharge la voiture, et on se motive pour affronter de nouveau la pente "12 %". Encore une fois, c'est plus effrayant que ça en à l'air, et André maîtrise les derniers mètres difficiles.

Ouf, inquiétude du matin n'a plus lieu d'être. On a plus qu'à profiter. Pour élargir notre temps sur le domaine, on choisit d'aller marcher un peu, là oú il n'y a pas de sentier, mais où le paysage à l'air bien chouette: ce sont des petites montagnes qui nous attendent à peine à la sortie de la pente.

Nous suivons le lit d'une rivière asséchée, sablonneuse et facile en la remontant, et bifurquant ça et là par pur hasard.

Et là, mes chers lecteurs, c'était vraiment un grand kiff. Au milieu de nulle part, des montagnes arides avec quelques colonies d'oiseaux qui s'envolent à notre passage. Une flore typique de déserts qui pique les chevilles, des éboulements de roches et juste le bruit de nos pas.

Tenez, on peut voir la miss Amandine sur une des photos dans ce paysage sauvage et un panorama.

Kazakhstan : presque isolé.
Kazakhstan : presque isolé.Kazakhstan : presque isolé.
Kazakhstan : presque isolé.Kazakhstan : presque isolé.

Nous nous perdons pas, malgré le fait qu'on soit aller crapahuter sur plusieurs sommets. Il y a toujours une vue sur les bords du canyon, en contre-plongée. Cela nous sert de point de repère et cela nous permet de rebrousser le chemin sans soucis.

Nous nous rendons ensuite vers une exploration sur les hauteurs du canyon un peu plus intense que la veille en nous rendant sur un point de vue donnant sur l'Ecopark. De là nous nous rendons compte qu'il y a moyen de faire un peu d'aventure sur la crête d'en face car un chemin y monte et s'approprie la crête. Ce n'est pas le plus safe des chemins, mais à bonsentendeur et bons marcheurs, vous avez des pistes !

Nous nous contentons seulement de profiter de la vue, de s'imprégner de la beauté du lieu avant de repartir pour quelques heures de routes en direction de Saty. EN chemin nous faisons un bref détour pour se baigner dans le Charyn à un endroit pas tip top (endroit en travaux et je me suis retrouvée avec des bestioles aquatiques sur la peau), mais au moins ça rafraichit. 

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