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Blog d'expat (Blog en construction sur les anciens articles)

Séville: Bienvenue à Dorne

Publié le 22 Mars 2018 par Bobbie in Barcelone, Decouverte, Culture, Spécialité, HangingOut, Bouffe

Sévi

Hellooooooo !

 

Ca fait un baille que je n'ai pas fait un article dans l'âme de ce blog...faut dire que j'ai pas soufflé après ma compétition de Pole ! Et j'ai serré les dents jusqu'à ce week-end de l'avant Semaine Sainte. Un seul objectif en tête: vacance, vacance et vacance.

 

Depuis longtemps, je voulais me rendre en Andalousie. Comme la plupart du temps, il me manque l'élément déclencheur.

 

Pour cette fois-ci, il a suffit de commenter mon souhait de me rendre à Séville à une autre voyageuse dans l'âme, Estelle (Blogueuse), et PAF ça fait des Vacapic (vacance à pique/chocapic, vous suivez ?). Billet d'avion, reservé, AirBnb, aussi...et zouh ! Horaire de fou pour y aller et y repartir ! Mais bon, c'est ça l'avion, on l'a toujours plus ou moins dans le fion. L'Aéroport de Séville est minuscule et en 10 minutes à peine, on récupère la valise. Nous avons la chance d'être embarquées dans le bus qui passe toutes les 20 minutes (Attention, pas de carte bancaire ! et 4 euros le trajet) et 30 minutes plus tard nous sommes dans la fameuse Capitale en direction de notre hostel/chambre.

Il est 12h15... cela fait depuis 5 h 30 que l'on est sur le trajet, soit 7h15 de transport (le temps nécessaire pour un train, par exemple). On part à l'assaut des rues, dans la direction de notre Crêve-la-dalle, nommé: Las Columnias (mais pour le bien de tous, ici présent je vous donne son nom actuel: Bodega Santa Cruz ).

Il fait grand soleil, la ville est peu bondée, mais je vois déjà les couleurs et l'ambiance fleurir comme les orangers et leurs boutons de fleur prêt à délivrer leur odeur enivrante (j'ai une passion pour la fleur d'oranger qui date des Crêpes de la chandeleur...eh ouais !).

A déambuler dans les rues, le nez en l'air, j'obtiens ma première impression de Séville et son centre. Il fait beau, les rues sont propres, la structure des rues est vieillotte mais les bâtiments en très bon état, et colorés. Pas trop de touristes et une atmosphère légère ! 

Manque de pot pour nos estomacs, las Columnias est un bar à tapas réputé et toutes les tables sont prises. Alors qu'une longue journée nous attends encore, on se rapatrie sur un restaurant voisin (le Patanchon) dont les pancartes à la parisienne rappelle l'humour des années 1950. 

Première cañas, premières bouchées bien frites, les voilà mes vacances !

Séville: Bienvenue à DorneSéville: Bienvenue à Dorne

L'estomac heureux, on repart à l'assaut des rues pour remplir le créneau de temps qu'il nous reste avant de visiter le Real Alcahazar. L'occasion d'errer dans ce quartier touristique entre la cathédrale et les allées piétonnes. 

Alors qu'Estelle craque pour une glace, l'envie furieuse de tester les Torrejas, aperçue plus tôt se manifeste.

Ca bouffe la Semaine  saine Sainte 1: 

C'est pas nouveau, hein ! il y a toujours un riche patrimoine de la bouffe dans les pays du Sud et une forte influence de la religion (surtout en Andalousie). L'Andalousie, c'est la terre la plus proche et la plus mélangée culturellement aux Arabes. Ainsi, lors du Carême et Semaine Sainte, beaucoup de douceur rappelle les mets orientales imbibées de miel, de sirop, d'amendes (et de fleur d'oranger). J'ai vu dans une vitrine une pâtisserie, enrobée dans son manteau de Sucre Frit Etincelant, nommée Torrejas. Pour plus de détail, vous n'avez plus qu'à vous rendre sur mon article Bouffe de ce blog. Mais je vous gâche la surprise: les Torrejas ne sont pas méconnues à la culture française.

Interlude à part, je suis à l'affut de la moindre devanture faisant état de Torrejas...mais pas trop le truc attrape-touriste non plus. (Je suis pas difficile).

Je m'engouffre dans les ruelles en face de la cathédrale, scrutant les vitrines, éliminant d'un simple coup d'oeil quelle commerce valait la peine. Je finis par les rencontrer dans une minuscule boutique vendant des aliments basiques mais aussi faisant des sandwichs et autres plats simples. Ils étaient là: énoooooooooooormes. Baignant dans du sirop de sucre. La taille d'une tranche de mie. C'était la plus difficile à manger de ma vie. Nappée de nouveau par la tenancière, je voyais à chaque cuillerée, les molécules de sucre crier FESSE. Mais c'était bon. Ma curiosité culinaire et ma dose de sucre pour les 4 jours suivants étaient satisfaites.

Séville: Bienvenue à Dorne
Séville: Bienvenue à DorneSéville: Bienvenue à Dorne

Me voilà fin prête pour découvrir le Real Alcazar, le joyau de Séville et le plus connu des palais.

Il est d'architecture mudéjar, ce qui est, disons, une architecture à forte influence musulman (mudéjar sont des musulmans qui se sont convertis au christianisme au XIe siècle). L'alcazar, c'est aussi des cours qui ont toutes un style différent, 2 palais aux salles vides (sauf certaines, qui servent d'exposition) et d'énormes jardins qui ont servi de décor pour la série Fantastique Trône de Fer. 

TOUT

EST

MA-

GIQUE !

Etant mon premier aperçu de la culture arabe en Espagne, vous me permettez mon émerveillement ! Je n'aime pas la surcharge des bâtiments (exemple: je n'aime pas les cathédrales gothiques et orthodoxes). La surcharge est bien sûre présente dans l'Alcazar. Les  plafonds et la partie haute des  murs sont ornés, sculptés, gravés de motifs géométriques orientales. 1001 détails qui sont tellement bien agencés que mon problème avec la surcharge  décorative ne me tittille pas. Les pièces vides y sont pour quelques choses. On est juste en contemplation de l'architecture et non pas de l'architecture et des meubles, bibelots etc. Mon seul hic, c'est la galerie Grotesco le long du bassin de Mercure, que j'associe fortement aux oeuvres creepy de Gaudi...même si l'architecte est une autre personne et d'un autre siècle.

 

 

Ce que j'ai beaucoup aimé dans l'architecture, c'est que c'est aérien. Les volumes sont énormes et presque tout est ouvert sur l'extérieur, par des portes somptueuses. On ressent presque à quel point c'est un soulagement de marcher sous le patio protégé et frais en été.

Après les palais, il y a les charmants jardins. Ils appellent clairement au repos, calme (ce qui est évidemment pas ce que j'étais) et poésie sur ses nombreux bancs, cachés, le long des allées ou près d'une fontaine. Le jardin, en ce début de printemps, n'était pas encore fleuri à son maximum. Mais une fois encore, je peux deviner le feu d'artifice de couleur quand les bougainvilliers, glycines, lys, etc sont à leur apothéose.

Tous ont un style différent mais simple et pourtant, ils respectent des lignes géométriques imaginaires comme l'intérieur des palais.

En sortant de l'Alcazar, j'arrive sur le Patio de Banderas. Une place rattachée à l'alcazar mais qui peut y être accédée par tout le monde.

Séville: Bienvenue à Dorne
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C'est aussi une place qui marque par sa simplicité et son agencement précise des éléments: la couleur jaune poussin et blanc des murs, des pavés au centre, des arbres et des rigoles entre les arbres. Rien de plus simple.

C'est à cet endroit qu'une autre particularité de la ville m'a interpellé (Yo Bobbie, tu m'as sniffée ?).

Je parle d'une odeur suave, omniprésente dans la ville, peu naturelle et très spirituelle. 

L'encens.

A plusieurs recoins de la ville, mais en premier sur cette place, j'ai rencontré les Vendedores de Humo ou les vendeurs de fumées (Ca connote assez les vendeurs de rêve et l'opium...je sais.) Ils vendent de l'encens (de différentes formes, odeurs, et couleurs) qui logiquement sont associés à une confrérie religieuse de Séville. Leur création est monopolisé par l'entreprise de Fiances, qui élabore les encens elle-même (les créateurs doivent en sniffer de la résine ! (Blague de merde !)). Bref l'encens est un must-to-have pour les résidents de Séville religieux lors du carême et de la semaine sainte.

 

ABCdeSevilla

 

Les encensoirs sont ceux qui m'ont le plus intrigués. Au début, je m'étonnais de la forme de l'objet: une sorte de bouteille en argile. Outre sa forme utilitaire (pour mettre les larges bâtonnets d'encens), la plastique était quand même curieuse. C'est en remuant internet que je compris l'origine. Elles sont une mini copie des cheminées de la Cartuja (Chemineas de la Cartujas) situées de l'autre côté de la rivière, à une bonne demi-heure de marche du centre-ville. Ancien monastère reconverti au XIXe siècle par Guillermo Pickman en une fabrique de porcelaine et faïence (je l'aime bien ce mot), les cheminées en forme de bouteille sont construite à ce moment.

 

Photo : Moi, Estelle

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